A l’heure où j’écris ces lignes, je me prépare à quitter 南京 pour prendre l’avion de Pékin le 27 juillet au matin. Arrivée prévue autour de 15h à Paris…
Ce mois de juillet, j’ai choisi, pour mon dernier voyage, de me rendre dans une province dont j’avais mille fois entendu parler : le Sichuan, dans le centre de la Chine. Elle est réputée pour quelques uns de ses magnifiques paysages, mais aussi pour sa nourriture, trèèèèèèèèès épicée, et enfin et surtout, c’est la province des pandas…
Au départ, j’étais censée visiter Chengdu (capitale du Sichuan) et ses alentours pendant quelques jours avec Martha, puis partir réaliser un wwoofing à Dujiangyan. En effet, l’expérience du wwoofing m’attire particulièrement depuis un moment déjà, et je voulais absolument l’accomplir en Chine afin d’avoir enfin un véritable aperçu de ce qu’est la campagne dans ce pays. J’avais lu des avis unanimement positifs de voyageurs qui avaient effectué un wwoofing en Chine à la ferme Huaxi, et j’ai donc contacté la ferme qui a accepté ma venue sans problème.
Malheureusement, Martha a finalement du rentrer au Mexique pendant trois semaines et je suis partie seule. Mon amie Lisa m’a proposée de contacter une de ses amies à elle, qui habite Chengdu, et cette jeune femme et sa famille ont été si gentils avec moi que j’ai passé trois jours merveilleux avec eux.
A la rencontre des pandas…
Voici un bébé panda âgé de deux semaines… je n’aurais jamais cru qu’un bébé panda soit aussi petit, aussi fragile… J’aurais pu le tenir dans ma main…
Le Bouddha de Leshan, absolument immense (rien que ses oreilles font 7 mètres de haut)
La nourriture sichuanaise, un délice et une torture à la fois pour les palais occidentaux…
Mes merveilleux amis sichuanais… Qiu Hong, son oncle et sa tante (l’amie de Lisa)
Je suis ensuite arrivée la ferme Huaxi et j’y ai vécu une des semaines les plus dures et les plus belles depuis mon arrivée en Chine.
Dure, parce que chaque jour il fallait travailler. La ferme Huaxi n’est pas une exploitation agricole, son but premier est EDUCATIF. En effet, elle reçoit des enfants afin de les initier à… ce qu’est la nature. Un concept qui peut paraître surprenant mais malheureusement terriblement nécessaire en Chine. C’est ainsi que tout au long de l’année, et particulièrement les grandes vacances pendant les summer camp, des bandes entières de petits riverains débarquent à la rencontre des nombreux animaux que compte la ferme, mais aussi de ses prés, de sa rivière, de ses jardins…
La semaine que j’ai passé à Huaxi Nongchang a été rythmée par le summer camp. Ainsi, outre les tâches de wwoofing habituelles, qui n’ont pas été très prenantes (planter, désherber, ramasser du bois…), j’ai du aider à l’organisation logistique du séjour des enfants qui n’est parfois pas très drôle : ranger les chambres, changer les draps, participer à la préparation des repas…
Belle, pour le cadre et surtout pour les rencontres absolument inoubliables que j’ai faites, depuis Jiao, mon adorable roommate jusqu’à Xiaoxue, ma talentueuse partenaire de chant au KTV, en passant par Aike, GuangZhong, Xiaodi… Tous ont été avec moi d’une gentillesse extrême et malgré mon statut d’étrangère et mon incapacité à communiquer de manière fluide en chinois (particulièrement quand ces Messieurs dames discutent dans le dialecte du Sichuan !!), je me suis sentie profondément accueillie, intégrée, immergée dans cet environnement si différent du mien.
Ma roommate, Jiao.
Une petite anglaise perdue parmi tous ces Chinois…
And the team…
( Le ridicule ne tue jamais en Asie 😀 )
Mes camarades ont été si gentils que par deux fois au cours de la semaine, nous sommes sortis ensemble. La première fois, j’ai visité DuJiangYan, la ville voisine, avec 4 d’entre eux. Et la seconde fois, nous sommes allés au KTV. Je n’ai jamais eu l’occasion d’en parler sur ce blog, pourtant le KTV est une institution en Chine ! Contrairement au karaoké (assez peu populaire chez nous…) il consiste à louer une salle plus ou moins grande en fonction de la taille du groupe pour un temps déterminé, puis à… Chanter. C’était la première fois de ma vie que j’allais au KTV uniquement avec des Chinois. Bien sûr j’étais incapable de chanter en Chinois mais j’ai été ravie de les voir chanter et danser tous ensemble cette chanson si populaire en Chine, il y a deux ans : xiao pingguo
Dujiangyan
KTV…
Oui, dans trois jours je rentre en France, mais j’emporte un peu de Chine avec moi, partout dans mon cœur.
J’emporte avec moi les rires de Lisa, Martha et moi dans le vent des steppes de Mongolie Intérieure.
J’emporte avec moi la beauté intemporelle des rizières de Guilin.
J’emporte avec moi les repas partagés avec mes amis français Cyrielle et Alexandre, les heures difficiles mais heureuses à apprendre le Chinois avec Yang Laoshi parmi mes camarades coréens, thais, vietnamiens, japonais, suédois, ukrainiéns… que je n’oublierai jamais.
J’emporte avec moi la gentillesse sans pareille de mon ami Shushan.
J’emporte avec moi les jeux de cartes autour de la table du dîner, à la ferme Huaxi. Et les pandas de Chengdu, le Bouddha de Leshan et le sourire de Qiu Hong…
La Chine, l’Asie… Mon père à Xi’an, mon cousin et moi éblouis par la vue depuis l’un des gratte-ciel de Bangkok… Le Laos, le Vietnam, Hong-Kong et Macao, Pékin, Xiamen et Shanghai… C’était bien vrai, c’était bien moi. Cette année j’ai si souvent été Si Tian, 思甜 (mon nom chinois), en France je serai Apolline mais 思甜 existe encore et pour toujours.
Les larmes me montent aux yeux en écrivant la fin de cet article. Tristesse ? Gratitude, avant tout….
J’emporte aussi avec moi ce petit miroir qui m’a été offert si gentiment, si spontanément, lorsque j’ai quitté Huaxi. Voilà résumé en sept mots ce que je n’avais jamais vraiment compris en vingt ans, et que je réalise pour la première fois PLEINEMENT, à la fin de cette année dont le souvenir ne me quittera JAMAIS.